Le futur avion russe d’interception à longue portée, le MiG-41, est l’un des projets les plus secrets de l’industrie militaire russe. Quelques informations ont tout de même circulé à son sujet sur internet depuis un an.
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Particularités et capacités du Su-35S
La base de la défense antiaérienne russe est aujourd’hui assurée par le chasseur d’interception MiG-31 conçu à partir d’un autre appareil légendaire, le MiG-25. Le MiG-31 apparaît à la fin des années 1970 pour être lancé en production de série au milieu des années 1980. Après la destruction de l’URSS en 1991, l’armée de l’air de la Russie et celle du Kazakhstan en ont hérité. Ces deux États postsoviétiques n’ont pas vendu leurs intercepteurs, qui volent encore aujourd’hui. La Russie avait lancé un remplacement massif des composants de ses MiG, ce qui a décuplé les performances de l’appareil dans l’élimination des cibles aériennes. Il a été décidé que l’armée de l’air russe posséderait plus de 100 MiG-31, et que l’avion pourrait même être lancé en série à un niveau technologique supérieur comme son prédécesseur MiG-25, en se transformant de facto en un nouveau projet. C’est ici que le mystérieux MiG-41 passe au premier plan.
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La Russie crée un super porte-avions nucléaire
MiG élaborait déjà un nouvel intercepteur à longue portée dans le cadre du « projet 701 » ou « MDP », dans les années 1990-1992. L’appareil en question, de 62 tonnes ne ressemblait pas du tout à la gamme MiG25/MiG-31, et de par ses performances aurait pu devenir l’avion intercepteur de cinquième génération le pus puissant: les ingénieurs comptaient porter son autonomie jusqu’à 7 000 km à vitesse de croisière supersonique de Mach 2,2 (environ 2 300 km/h). La vitesse maximale de l’appareil ne devait pas dépasser 2 500 km/h.
Aujourd’hui, personne ne se souvient du projet 701 et la vitesse maximale annoncée du MiG-41 indique qu’il s’agit très probablement d’une évolution de la gamme MiG-31. Si les MiG-25 et MiG-31 les plus puissants pouvaient atteindre Mach 3-3,2, il est prévu de pousser le MiG-41 jusqu’à Mach 4,3 (soit environ 4 500 km/h). Le fait est que les USA travaillent activement sur des drones d’attaque hypersoniques, qu’il sera nécessaire d’intercepter. La vitesse de ces appareils est très élevée et l’arsenal russe de défense antiaérienne et antimissile, hormis les S-500 sol-air balayant jusqu’à 150 km d’altitude, doit disposer également de moyens aériens capables de réagir rapidement à la violation de l’espace aérospatial aux frontières lointaines.
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Les militaires ne s’empressent pas de dévoiler le projet baptisé MiG-41. En rassemblant le peu d’informations partielles dans les médias, on peut dresser la chronologie suivante: les MiG-31 modernisés serviront jusqu’en 2028, quand ils commenceront à céder la place à un appareil plus moderne et spécial. Quant à l’aspect visuel du nouvel intercepteur, nous pourrions en prendre connaissance entre 2017 et 2020, quand les ingénieurs présenteront leur projet au ministère russe de la Défense.